La réponse de Johan Heliot reçue par email le 01/03/2002

 

Bonjour cher Alain, 
 
Je viens de tomber sur la rubrique débat de ton site, et d'y découvrir que 
j'y figure, en excellente compagnie au demeurant (Jean-Claude Dunyach, 
Stéphane Nicot, ...). 
 
Or, donc. Je compte évidemment sur toi (oui, on se tutoie, car il m'apparaît 
qu'une certaine familiarité, ma foi fort sympathique, sous-tend tes écrits) 
pour faire figurer dans les meilleurs délais ce rectificatif dans la 
rubrique susnommée. Elle s'intitule en effet "débat", ce qui doit signifier 
que tu ne dois pas être le seul à y sévir, puisque, je ne te l'apprendrai 
pas, un débat à une seule voix relève d'un sens bien particulier de la 
liberté d'expression. 
 
Bref. Pourquoi ai-je eu l'idée saugrenue, voire l'outrecuidance, de refuser 
à Richard Comballot (personne que je respecte éminemment, et avec qui j'ai 
eu l'occasion de m'entretenir à plusieurs reprises, de manière toujours 
courtoise, pour, entre autres, lui expliquer mon point de vue à ton sujet - 
tu pourras le lui demander) la permission de reproduire un de mes textes 
dans son anthologie ? La réponse est simple : pas solidarité avec l'ami 
Jean-Claude Dunyach, que tu t'es permis d'insulter en toute mauvaise foi sur 
une liste public (SFF, comme le prouvent les extraits que tu reproduis sur 
ton site, extraits évidemment choisis, ben voyons !), et qui a donc, en 
toute logique, refusé lui aussi de s'y associer. Premier point. 
 
Tu te permets donc, selon ta logique, de te gausser de ce qu'ensuite 
j'accorde une interview à Bruno Peteers (également un garçon très 
sympathique, qui, pour autant que je sache, ne s'est jamais permis la 
moindre grossièreté en public envers aucun auteur de SF), estimant par là 
que je n'hésite pas à "cracher dans la soupe". Ouf ! Suis-je bête... Il est 
évident que si j'ai accepté de lui répondre, c'est pour bénéficier de 
l'inestimable (c'est bien le mot) impact que SF-Mag allait avoir sur 
l'évolution de ma carrière, en parfait opportuniste que je suis. Les 
retombées sont d'ailleurs mirobolantes, à l'aune des (dizaines ?)(centaines 
?) (milliers ?) de lecteurs... Trêve de plaisanterie : l'honnêteté minimale 
exigerait que tu précises également que j'ai REFUSE de publier aucun texte 
dans SF Mag, après que Marc Bailly me l'ait proposé, ceci en parfait accord 
avec ma prise de position pour l'antho de Richard (celui-ci, ainsi que Marc 
Bailly, pourront le confirmer à quiconque le leur demandera). 
 
En conséquence de quoi, je ne vois aucune contradiction dans mes 
agissements, puisque je demeure campé sur cette position de principe : ne 
pas publier de texte dans un support émanent d'une maison d'édition dirigée 
par celui qui a été odieux (je pèse mes mots) avec un ami. 
 
Enfin, quant à ton mot d'esprit déconcertant sur l'auteur véritable du roman 
que j'écris SOUS LA DIRECTION de Jean-Claude... Que dire, sinon espérer que 
les gens qui lisent ta rubrique ont l'intelligence minimale de considérer 
pareil argument à sa juste et infinitésimale valeur. 
 
Mais il est vrai qu'il s'agit d'une rubrique "débat" à une seule voix, dont 
le but est de dézinguer à tout va les méchants animateurs du paysage 
science-fictif francophone qui ont un jour regretté ta manière très 
personnelle de gérer tes affaires. Je comprends le besoin d'un tel 
épanchement de bile, dans ta situation. 
 
Bon, je compte une fois de plus sur toi pour publier tel quel, sans coupure, 
ce texte dans la dite-rubrique. 
 
Allez, mon cher Alain, à la revoyure, 
 
Mes amitiés, 
 
Johan Heliot.