Dix questions à Graham Masterton

Par Alain Pelosato

Traduction Isabelle Yung

 

Alain Pelosato : Je crois avoir tout lu de vos œuvres publiées en France. Le dernier roman que j’ai lu est Walhalla. J’adore les histoires de maison. Mais là, une fois de plus, vous avez réussi à m’étonner avec une histoire qu’on aurait pu craindre trop classique. Vous y dénoncez le machisme et rendez hommage aux femmes. Et plus particulièrement à Shirley Jackson ?

Graham Masterton : La différence entre Walhalla et la plupart des histoires de maisons hantées, est que celle de Jack (le héros de Walhalla) a délibérément été construite pour être hantée... Délibérément construite pour exister dans le passé, le présent, et le futur. Ainsi, j’ai dû en rechercher l’architecture avec minutie, et m’inspirer de celle de la Maison d’Alan Scaife à Laughlintown, en Pennsylvanie, une architecture « gothique », typique de la période qui suivit la première guerre mondiale. Plutôt que de prétexter une excuse vague qui expliquerait que la maison avait, en quelque sorte, absorbé le mal dont elle avait été témoin (comme pour celle d’Amityville), celle-ci a été érigée depuis les soubassements, de manière ascensionnelle, ce qui permet à son propriétaire de donner libre cours à son goût de la cruauté. Le second thème du livre est basé sur le Syndicat grec et les hommes fortunés qui avaient l’habitude de se rendre au Casino de Deauville, durant ces jours de « tout va ». Comme Gordon Selfridge et tant d’autres hommes riches, Jack Belias ne vit que pour le jeu mais aussi pour le pouvoir, presque sexuel, que lui procure le fait de gagner et qu’il exerce sur les perdants. Personnellement, j’avais toujours pensé que les sensations fortes que procure le jeu me seraient incompréhensibles. ; lors de l’écriture de ce livre, j’ai donc tenté de pénétrer l’esprit de ceux qui se passionnaient pour le chemin de fer et la roulette. Il n’était pas dans mes intentions de dénoncer le machisme, mais j’avais besoin de toute évidence, de personnages féminins très forts. Ajoutez à cela, le fait que j’aime écrire sur tout ce qui a trait aux héroïnes. Dans les histoires d’horreur, les femmes sont dépendantes de leur force mentale pour vaincre la terreur qu’elles éprouvent. Je crois que les femmes possèdent un sens très développé de la moralité, ce qui en fait d’excellents protagonistes dans les histoires de lutte entre du bien contre le mal. Il faut aussi garder à l’esprit qu’elles peuvent également faire de très bonnes « méchantes », beaucoup plus menaçantes, à bien des égards, que les hommes.

A.P.  Chacun de vos romans est basé sur un mythe, une légende du folklore. C’est un travail qui me paraît difficile. Comment procédez-vous ? Vous faites des recherches et vous partez sur un thème qui vous plaît ? Ou une idée vous vient-elle à partir de la culture générale que vous possédez sur cette histoire de l’humanité, et cherchez-vous ensuite quelle base réelle du folklore elle comporte  ?

G.M. Je ne trouve pas qu’il soit véritablement difficile de créer une histoire actuelle, inspirée d’une légende du folklore, car la plupart de ces mythes ont été créés pour décrire et expliquer les craintes primitives que les gens des temps anciens éprouvaient. Il existe une vieille légende au sujet de certaines sorcières épouvantables, les Glaistigs, qui visitaient les fermes de nuit pour aspirer le sang du bétail, à le rendre exsangue. Elles étaient accompagnées de petits démons, les Little Plugs, qui avaient pour habitude de se laver dans le sang des bébés qu’ils venaient de massacrer. Lorsque vous analyser une légende comme celle-ci, vous pouvez comprendre qu’elle ne fait qu’étoffer les peur réelles auxquelles étaient quotidiennement confrontées ces personnes. Elles étaient inquiètes de voir leur troupeau dépérir, de voir les enfants mourir jeunes. De nos jours, certaines femmes de fermier continuent encore de poser une soucoupe de lait en offrande aux sorcières afin qu’elles ne soient pas tentées d’attaquer les bêtes. J’ai beaucoup de plaisir à transposer des terreurs anciennes dans notre monde actuel. Ainsi, notre héros prend conscience de manière brutale que, tout le savoir et la technologie moderne ne sont d’aucune utilité face à une manifestation démoniaque. Son seul recours sera de faire preuve de ruse, de courage et de beaucoup de ressources pour affronter ce démon – sans parler d’une bonne culture dans ce domaine ! J’aime également jouer avec les explications d’événements terribles que j’éclaire d’un jour nouveau en y incluant des mythes connus, telle que la Bible pour Hel (où l’âme est supposée être l’équivalent de l’enfer), ou des références à des histoires comme Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde pour Le Portrait du mal  et Alice au pays des merveilles pour Le Miroir de Satan. Je suis en train d’écrire un nouveau roman d’horreur au titre provisoire de The Doors, dont l’action se situe dans un Londres parallèle. Encore une fois, de nombreuses légendes folkloriques suggèrent l’existence d’un autre monde, voisin du nôtre. Vous en trouvez beaucoup dans les contes de fées irlandais et les mythes scandinaves. C’est le Monde Souterrain des Trolls, le Pays Imaginaire où Peter Pan et les enfants Perdus se battent contre les pirates. The Doors est un roman extrêmement déroutant et je l’écris en gardant à l’esprit la possibilité d’en faire un film.

A.P.  J’ai également beaucoup aimé Hel une réflexion passionnante sur l’enfance, ses terreurs et sa sexualité. Le sexe a une grande importance dans votre œuvre. Vous réussissez bien à ne pas vous autocensurer. La plupart du temps, dans votre œuvre, les scènes érotiques, voire pornographiques, ne sont pas gratuites, mais jouent un rôle important dans l’intrigue, et surtout forment un des soubassements de la terreur. Etes-vous d’accord ?

G.M. Le sexe est l’une des passions majeures qui nous motive, mais il peut se révéler dangereux et nous effrayer. Lorsque nous sommes sexuellement attirés par quelqu’un, nous sommes des plus vulnérables et j’aime bien faire en sorte que mes personnages se sentent parfois vulnérables. Certaines de mes scènes sexuelles, je vous l’accorde, sont très explicites, mais il me paraît absurde d’écrire un livre dans lequel vous décrivez la décapitation de quelqu’un avec force de détails graphiques et sanglants, alors que le sexe ne serait mentionné qu’en terme de feu d’artifice, ou de ressac de déferlantes, suivis de trois points de suspension... ! Le sexe devrait être une partie intégrante de l’histoire, au même titre qu’il l’est dans la vie. Cependant, lorsque nous sommes pris de frénésie sexuelle, nous nous retrouvons aux prises avec une chose que nous ne contrôlons pas toujours – une sorte de démon intérieur. Le sexe peut être aussi très proche de la douleur et de la cruauté. J’ai lu, il n’y a pas très longtemps, un article au sujet d’hommes qui, tenant la fameuse bouteille « tueuse de douleur » d’une main, et un scalpel chirurgical de l’autre, sculptaient le gland de leur pénis pour lui donner des formes les plus fantaisistes. Ils racontaient que les cicatrices qui en résultaient leur procuraient des sensations exquises. Un autre homme s’est même coupé le pénis dans le sens de la longueur pour le dédoubler. Maintenant doit-on dire de cet acte que c’est une histoire d’horreur, ou une horreur historique ? Que pourriez-vous inventer d’autre pour que vos supplices aient autant d’intensité ?

A.P. Le plaisir de la chair et la bonne chère vont bien ensemble non ? D’où, également, les scènes de tortures et de mutilations qui composent le deuxième pilier de la terreur engendrée par vos histoires.

G.M. Le manger est l’un des thèmes récurrents de mes romans, car je m’intéresse à la nourriture et je cuisine moi-même. Je me rends le plus souvent possible en Belgique pour sa cuisine parce que je pense qu’elle est l’une des plus fines du monde. Je fais également un pèlerinage particulier dans un hôtel « Le Valmeuse », sur les bords de la Meuse à Hasture-Par-Dela, au sud de Dinant, et là je m’adonne aux plaisirs de la bonne chère à loisir. Le plaisir de manger et le plaisir sexuel ont une parenté très proche, ce sont tous deux des nécessités vitales, capables de nous amener aux limites de notre personnalité. Existe-t-il quelque chose que vous refuseriez de manger ? Je viens tout juste de lire un passage, dans un thriller d’Alan Blackwood, dans lequel le héros est obligé d’ingurgiter des cafards. Et vous ne pouvez pas le blâmer : c’était ça ou un lavement à base de cafards. Certains des personnages de mes livres sont restaurateur, critique gastronomique, ou de bons cuisiniers, tout simplement. Mon livre Rituel de chair relate l’histoire d’une secte de gourmets cannibales qui finissent par se manger une partie de leur propre corps, acte d’un rituel qui sert à invoquer le diable. Vous y apprécierez, tout particulièrement, la scène où l’on force le héros à se couper le petit doigt, à le faire frire, puis à le manger.

A.P. Ainsi, du cannibalisme. J’ai trouvé l’épisode de The Hunger qui traite de ce thème proprement fascinant. On y retrouve d’ailleurs l’objet qui apparaît à chaque fois dans vos histoires : le livre occulte. Ce qui me fait dire que votre œuvre est profondément culturelle. Souvent, dans d’autres histoires, le livre apporte une explication. Mais dans l’épisode de The Hunger, le livre a une double fonction : il apporte l’horreur, mais aussi la solution par sa propre destruction. Comment vivez-vous cette mise en image de vos histoires ?

G.M. J’ai été enchanté par The Secret Shi-Tan[1]qui a été produit lors de la série The Hunger (Les Prédateurs). L’éthique du roman a bien été respectée et il émanait un sentiment d’authenticité à propos de la cuisine, ce qui était très important pour la crédibilité de l’histoire. Vous avez très bien saisi, et avec justesse, le rôle du mal et de sa propre destruction. Toutes les personnes vraiment violentes et cruelles que j’ai pu rencontrer sont aussi excitées par la pensée de leur propre douleur et de leur propre destruction, qu’ils ne le sont par le mal qu’ils infligent aux autres. C’est pourquoi ils nous font peur : ils ne font aucun cas de leur vie ou de leur mort (alors que beaucoup d’entre-nous y accorde une attention extrême !)... Je dirai même plus, il veulent presque mourir. Cette année, nous avons été témoin de démonstrations politiques au cours desquelles des personnes se sont immolées. Comment percevez-vous le mental d’une personne qui se prépare à cet acte ? Pouvez-vous concevoir de vous asperger d’essence et craquer l’allumette ensuite ? C’est évidemment un autre thème que j’aborde dans mon roman La Nuit des salamandres.

A.P. Vos romans comportent souvent des références cinématographiques. Elles créent ainsi une certaine complicité entre le lecteur (amateur de cinéma) et l’auteur. Aimez-vous le cinéma fantastique ? Quel en est votre genre et film préféré ?

G.M. Mes livres contiennent souvent des références et des allusions au cinéma parce qu’ils sont, à vrai dire, écrits comme des films. L’action se déroule dans ma tête. Je vois les gens... Le temps qu’il fait... Les rues de la ville. J’entends les voix et je sens le goût de la madeleine citronnée dans ma bouche. Je ne suis plus conscient de la présence de l’écran de l’ordinateur devant moi. Je suis dedans. J’ai conscience des personnages derrière et devant moi... Pourquoi ne viendrez-vous pas sur le champ vous promener le long de cette plage incurvée, où le vent chante parmi les touffes d’herbe qui poussent sur les dunes. Aujourd’hui, le ciel est couvert, mais vous percevez le soleil, jaune pâle derrière les nuages, qui se reflète sur la surface d’un océan mouvant. Vous apercevez une forme étirée au bord du rivage, s’agitant mollement, au gré du ressac d’une eau peu profonde. Au premier abord cela ressemble à un simple amas de chiffons gris détrempés. La lessive qu’une personne aurait, peut-être, laissé tomber d’un bateau qui passait par là. Cependant, en vous approchant, vous distinguez une main, puis un bras et un pied, formant des angles inhabituels. Les rouleaux du ressac ont déposé l’amas à vos pieds et un sentiment de nostalgie s’empare de votre âme lorsque vous réalisez que vous êtes en train de regarder le corps enflé de Jacques Tati, que vous découvrez que ses yeux sont pareils à ceux d’un merlan frit, et que des algues se sont accrochées aux boutons de sa veste. Les films ont un impact collectif, ainsi un écrivain de fantaisie peut instantanément se servir de références filmiques pour décrire une ambiance ou une période : chacun se souvient de ce qu’était sa vie au moment où il a vu le film. Pensez à « Alphaville » ou à « Pierrot le fou » et vous serez plongé dans les années soixante. Je regarde toutes sortes de films, mais je pense que les films d’horreur actuels sont « juvéniles » et ne sont absolument pas bouleversants... Trop de braillements, trop de scènes de boucherie, pas assez de terreur sérieuse. Il faut être doté de courage, avoir du style pour réaliser une film d’horreur « adulte », à la fois culturel, intelligent, et si effrayant que le public supporterait à peine de le regarder.

A.P. Je regarde tout ce qui passe en ce qui concerne le cinéma fantastique. Je pense que l’influence de votre œuvre est très importante dans ces films. Ainsi, Fantômes contre fantômes me semble directement inspiré de votre roman Démences et Wishmaster de votre roman Le Djinn. Avez-vous vu ces films ?

G.M. Je n’ai regardé ni Fantômes contre fantômes ni Wishmaster, mais j’ai vu beaucoup de films d’horreur ou de fantaisie qui possédaient apparemment certaines idées de mes ouvrages. « Les Griffes de la nuit »[2], par exemple, est sorti quelque temps après la publication de mon roman Les Guerriers de la nuit, dans lequel des personnes combattent le mal dans leurs rêves. Qui peut dire si Wes Craven a lu ou n’a pas lu ce livre ? Est-ce si important ? Le genre de l’horreur, comme tous les autres, crée ses propres mythes au fur et à mesure. Plusieurs de mes livres s’inspirent librement d’H.P. Lovecraft, simplement parce qu’il faisait partie du peu d’auteurs qui ont créé une mythologie américaine à part entière. Aussi loin que je puisse remonter, je n’ai trouvé aucun film d’horreur qui traitât de la magie et de la mythologie des natifs américains avant Manitou, mais il y en a eu plusieurs depuis, tel que « Poltergeist » et ce film où Christophe Walken joue l’ange Gabriel et dont je ne me rappelle plus le titre.

A.P. À mon avis, il y a eu plusieurs grandes étapes dans l’histoire du cinéma : le parlant, la couleur, et aujourd’hui, les effets spéciaux numériques. Qu’en pensez-vous ?

G.M. Vous me parlez des différentes phases du développement technique du cinéma, mais ce que je garde à l’esprit, ce sont les pas en avant qui ont été faits grâce aux histoires et à la façon dont elles ont été racontées, le développement cinématographique le plus important a été apporté par le style et non le son, la couleur ou les effets spéciaux. Le public s’habitue très vite, et de manière croissante, aux avancées technologiques. Il vous suffit de regarder ne serait-ce que le pubs TV actuelles quotidiennes... vingt ans plus tôt, nos réclames de lessive auraient été considérées comme techniquement inconcevables. Lorsque Manitou  fut filmé en 1976, l’hologramme venait tout juste d’apparaître (cf : le message de la Princesse Leia caché dans R2D2[3]) et le réalisateur Bill Girdler avait réussi à y inclure un monstre holographique qui ressemblait à un lézard. De nos jours, bien entendu, nous ne donnerions même plus la peine de jeter , ne serait-ce qu’un deuxième coup d’œil à un hologramme. Si vous interrogez les gens sur les films qui les ont le plus marqué, ils ne penseraient pas au côté technique mais au style. À des films comme Le Troisième homme, Rififi[4], Pierrot le fou, Le Soupirant de Pierre Etaix, Alphaville avec Eddie Constantine, Easy Rider, Lawrence d’Arabie, 2001 L’odyssée de l’espaceLes grands films tout comme les grands romans, sont ceux qui vous comprennent, qui vous font sentir que vous êtes bien là, et qui vous laissent un sentiment de perte lorsqu’ils sont finis. Pensez au regretté comédien anglais Tony Hancock, qui sortait après chaque séance d’un film avec Robert Mitchum, les yeux mi-clos, et qui trébuchait sur le trottoir.

A.P.Dans vos textes vous ne citez que les films américains. Connaissez-vous, par exemple, le cinéma d’horreur italien ? Dario Argento et Lucio Fulci par exemple ?

G.M. ’ai dû voir un ou deux films d’horreur italiens, mais je pense que le style italien a tendance à être trop lourd, à s’enliser dans le symbolisme, et à être trop lent. J’ai discuté avec un jeune réalisateur italien, Mario Baino, qui voulait faire un film d’après l’un de mes livres, mais j’ai trouvé que son style était trop tortueux et trop répétitif. Il semblerait que les réalisateurs italiens de films d’horreur aient quelques problèmes avec le réalisme, alors qu’un bon film d’horreur a besoin d’être fermement ancré dans la réalité, sinon il ne sera jamais réellement effrayant. Peut-être souffrent-ils encore de l’héritage que leur ont laissé Fellini et Antonioni.

A.P. Enfin, pour terminer, voulez-vous répondre à cette question : le fantastique est-il un moyen de s’évader du réel ou, au contraire, un moyen de mieux le connaître ?

G.M. Le fantastique permet de s’évader de la réalité dans le sens où il vous détache des points de vue ordinaires, de la même façon qu’une caméra dans un hélicoptère change votre perspective du monde qui vous entoure. Il vous donne la capacité d’affronter vos peurs, comme si elles étaient réelles, sous la forme de diables ou de démons. Il vous procure la force nécessaire pour les comprendre et les combattre, en mettant à votre disposition des compétences et un savoir que vous n’auriez normalement jamais acquis. Ainsi, bien que vous ayez le sentiment de vous échapper de la réalité, on peut affirmer que le fantastique vous permet d’être en accord avec elle. On vous offre un guide pratique sur la manière de traiter toutes sortes de terreurs sans nom. C’est le rôle important, moral et social du fantastique et de l’horreur, une importance que leurs détracteurs oublient souvent. Malheureusement, beaucoup de leurs « praticiens » ont également tendance à l’oublier et produisent ce genre de films sans esprit et « pré-mâchés », qui font peut-être hurler les adolescents de la dernière rangée d’une salle de cinéma pendant cinq minutes, mais qui ne rehaussera pas le statut de l’horreur aux yeux des médias et du public, loin de là. J’attends toujours celui qui saura faire un film réellement effrayant.

Fin de l’interview (2000).

*

*     *

 

J’ai assisté à un débat à Bruxelles (samedi 27 mars 1999) auquel Graham Masterton participait. J’y ai relevé quelques remarques intéressantes de Graham Masterton. Les voici.

« Je n’ai jamais inventé de nouveaux mondes, car il suffit de regarder autour de soi et d’observer les signes qui marquent la présence de nouveaux mondes. Le rôle de l’écrivain est d’expliquer les signes et les codes de ces nouveaux mondes.

« Le monde du fantastique peut parfois être effrayant. À la fin d’un roman fantastique, on en apprend plus sur soi-même et on peut affronter certaines choses comme on n’aurait pas pu l’imaginer auparavant.

« Ecrire du fantastique c’est être à la tête d’un cirque et faire un « One Man Show ». Moi, je ne suis pas là pour impressionner le lecteur, mais pour savoir ce que j’écris...

« Il faut aller jusqu’aux limites dans la terreur. Ecrire c’est créer un film tout seul, dans lequel on fait tout : le scénario, les décors, les personnages, tout...

« Si le lecteur est fatigué à la fin de la lecture, comme l’écrivain l’a été en écrivant, alors le texte est bon... »

 

 



[1] Cet épisode de la série « Les Prédateurs » porte le titre en anglais de la nouvelle de Masterton dont il est tiré, nouvelle publiée dans le recueil « Les Visages du cauchemar » chez Pocket. Le titre français de l’épisode est Secret de cuisine. D’autres épisodes sont inspirés de l’œuvre de Masterton : La Suite nuptiale – Anaïs l’objet du désir...

[2] Le premier « Freddy » réalisé par Wes Craven.

[3] Pour ceux qui ne le sauraient pas (on ne sait jamais !) il s’agit du film « La Guerre des étoiles »...

[4] Masterton veut-il parler du film : « Du Rififi chez les hommes » (1955) de Jules Dassin ?