Lucio Fulci (né en 1927)
est un grand spécialiste du Gore qui ne craint
pas de montrer les plus horribles détails viscéraux et sanglants. Il reprend
les films américains et y ajoute sa " patte " personnelle, ou
plutôt son Gore personnel. Un grand maître. " La longue nuit de
l'exorcisme " (1972), " L' emmurée vivante " (1977), "
L'enfer des zombies " (1979), " Frayeurs " (1980), "
L'au-delà " (1981), " Le Chat noir " (1981), " La maison
près du cimetière " (1981), " L'éventreur de New York "
(1982), " Manhattan Baby " (1983), " 2072, les mercenaires du
futur " (1984), " Zombi III " (1988).
Quelques-uns de ses
films
L'
Enfer des zombies (Lucio Fulci)
1979.
Sorti la même année que le " Zombie "
de George Romero, ce film avec son titre original de " Zombi 2 "
veut se présenter comme sa suite... D'ailleurs, Fulci
- le maître italien de l'horreur - réalisera " Zombi III "...
Le prologue du film est le même que celui de " Zombie " : quelqu'un
tire une balle dans la tête d'un cadavre ficelé dans son drap mortuaire et
qui semble reprendre vie. Puis, on voit plusieurs plans qui rappellent ceux
du " Nosferatu " de Murnau : un voilier
sans équipage s'approche d'un port. Ici, c'est New York. D'ailleurs, le
scénario ressemble à celui de " Nosferatu
" : avec ce voilier arrive une terrible épidémie...
Le plaisir de la chair est poussé à son comble par la consommation des êtres
vivants par les morts. Le monstre (qu'on ne voit pas, mais le cinéaste nous
fait entrevoir au loin des silhouettes titubantes...) est derrière la porte.
Et il y a même un mort-vivant sous marin qui mange
un requin vivant ! Une scène unique dans les films de ce genre...
La dernière scène (les morts-vivants sur le pont de Brooklyn) annonce le film
de Romero, et surtout, le dernier de la trilogie du réalisateur américain :
" Le Jour des morts-vivants " (1985 - voir ci-dessous).
" L'Enfer des zombies " passé à la télé (merci Canal +) a été
amputé de quelques scènes certainement jugées trop gores (si mes souvenirs
sont bons...)
Les maquillages sont loin de valoir ceux de Tom Savini...
mais le film est excellent ! Contrairement aux films de Romero qui suscitent
une réflexion métaphysique sur l'avenir de l'espèce humaine, ceux de Fulci, traitent notre chère humanité en dérision avec le
style du Grand-Guignol...
Frayeurs (Lucio Fulci) 1980,
il faut avoir les nerfs solides pour regarder un
film de Fulci sans jamais tourner le regard... Un
film de morts-vivants avec une scène célèbre : celle du percement de la tête
d'un homme vivant par une perceuse. Hitchcock n'avait pas osé le montrer en
gros plan... L'action se passe à Dunwich, n'est-ce
pas Lovecraft ?
La Maison près du
cimetière (Lucio Fulci) 1981,
Lucio Fulci poursuit
son œuvre à base de morts-vivants. Ici, le monstre est dans la cave.
N'avez-vous jamais eu peur d'y descendre étant enfant ?
" Personne ne saura jamais si les enfants sont des monstres ou si les
monstres sont des enfants ". Cette citation d'Henry James clôt le film
dont la fin, comme toutes celles des films de Fulci,
n'est pas très heureuse... Ce film semblerait avoir inspiré " Evil Dead " (1982) de Sam Raimi...
Mais aussi " Hellraiser " (1987) de Clive
Barker...
L'Au-delà (Lucio Fulci) 1981,
avec une fin superbe (le reste l'est moins) et
une visible source d'inspiration venant de Lovecraft... Lucio Fulci termine ainsi sa trilogie lovecraftienne.
D'ailleurs les trois films (et aussi " L'Enfer des zombies ") ont
été tournés dans les mêmes décors (la maison surtout...)
Curiosité fulcienne...
Le Masque de cire
(Sergio Stivaletti) 1996.
Le sang qui gicle sur le
78 tours qui tourne en crachant sa musique - le masque de travail sur le
ventre de la belle jeune fille nue - les filles ont de beaux seins...
" Ils voulaient toujours de la violence, de l'horreur... et alors je les
ai contentés. " Déclare l'horrible Boris qui crée des statues de cire
vivante et souffrante... C'est normal, il est tombé autrefois dans une cuve
de cire liquide.
Un film sur la souffrance en silence... un silence de mort.
Ce Boris est, en quelque sorte, le metteur en scène de l'horreur, comme, par
exemple, le cinéaste Dario Argento... Car ce film
dédié à Lucio Fulci (car, au départ, c'est lui qui
devait réaliser le film, mais il est mort avant le début du tournage) est
produit par Dario Argento qui est aussi co-scénariste, avec, notamment, Fulci,
justement. Les allégories au cinéma d'horreur sont donc nombreuses, avec, y
compris, la présence d'une aveugle.
L'histoire est du pur Argento : une extrême terreur
enfantine (d'une petite fille, toujours...) qui poursuit l'héroïne jusque
dans l'horreur en son âge adulte.
Robert Hossein est excellent !
Ces textes sont extraits de mon livre
:
"Fantastique et
science-fiction au cinéma"
Editions Naturellement 1999
La plus récente édition revue et complétée
est publiée par l'éditeur "sfm
éditions" :
"123 ans de cinéma fantastique et de sf
Essais et données pour une histoire du cinéma fantastique
1895-2019"
Disponible en libraire (N°ISBN : 9782915512298)
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