Prise illégale d'intérêts:
Huchon reconnaît n'avoir "pas vu l'illégalité des faits"


PARIS (AFP) 8/10/2008 - Au premier jour de son procès en appel pour prise illégale d'intérêts, le président PS de la région Ile-de-France Jean-Paul Huchon a totalement changé de ligne de défense, mercredi, avouant n'avoir "pas vu l'illégalité des faits" et avoir adopté en première instance "une attitude de déni" (Publicité) Le 20 février 2007, M. Huchon avait été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à six mois de prison avec sursis, 60.000 euros d'amende et un an d'inéligibilité pour avoir poussé le conseil régional à passer contrat avec trois sociétés de communication en 2002 et 2003, alors qu'à chaque fois, son épouse, intermittente du spectacle spécialisée dans le cinéma, était salariée de ces sociétés. "Je regrette mon attitude de fermeture" et "j'avoue n'avoir pas vu l'illégalité" des faits, a déclaré mercredi le responsable politique devant la cour d'appel de Paris, assurant que son épouse avait "fait le travail, payé au tarif syndical" et qu'"il n'y avait eu aucun préjudice pour la collectivité, aucun favoritisme". A l'époque, "j'ai été l'objet d'une dénonciation anonyme très agressive", suivie "de perquisitions très médiatisées", a-t-il encore raconté aux magistrats de la 9e chambre. "J'ai réagi avec une excessive rigidité" face "à une manoeuvre, une exploitation politique" qui avait pour "volonté de me nuire et de nuire à la région Ile-de-France", a-t-il poursuivi, confessant s'être alors "blotti dans une attitude de déni". Au cours de son procès, du 8 au 15 janvier 2007, Jean-Paul Huchon avait contesté avec vigueur les faits qui lui étaient reprochés. Le président du conseil régional d'Ile-de-France n'en a pas moins jugé mercredi que la sanction d'inéligibilité qui lui avait été infligée était "disproportionnée", "le bruit médiatique (ayant) déjà fait son oeuvre". Durant trois jours, M. Huchon est jugé aux côtés de sa femme, Dominique Le Texier, d'un ancien responsable des marchés à la région, Dominique Merchez, et d'un chef d'entreprise en contrat avec le conseil régional, Michel Sajn. Tandis que son épouse a été condamnée en première instance à quatre mois avec sursis et 20.000 euros d'amende, les deux autres ont été relaxés, décision dont le parquet a fait appel. Le procès doit s'achever vendredi et la décision être mise en délibéré.