Passi bâillonne l’opposition

 

Comme je l’avais prévu dans un article ci-contre, Passi a publié dans son journal municipal un long compte-rendu de son “intervention” au dernier conseil municipal concernant ma protestation contre les élections municipales. Evidemment, ce compte rendu est unilatéral : mis en accusation, Passi se défend sans aucun risque d’être contrarié, car le journal municipal est exclusivement à son service. Que d’autres élus de la majorité soient venus à son secours ne les grandit pas non plus.

 

Ayant été élu au sein du conseil municipal de nombreuses années (1983 – 2002), et même maire-adjoint à la communication pendant quelques années, jamais je n’ai vu une utilisation aussi grossièrement à sens unique des publications municipales…

Depuis l’automne 2006 Passi a supprimé la page d’expression des groupes dans le journal municipal “Vivre à Givors”. Ainsi, durant plus d’un an, pendant les campagnes électorales des présidentielles, des législatives et des municipales, le journal municipal était entièrement au service de Passi et il a pu, que ce soit dans les articles rédigés par d’autres sous son œil bienveillant,  ou par ses « trois questions au maire », réaliser impunément toute sa propagande. Il est regrettable que l’ensemble des groupes du conseil municipal du mandat précédent n’ait pas protesté contre cette atteinte au droit d’expression. Ayant travaillé dans une autre commune du Grand Lyon, j’ai pu constater que le maire communiste de cette commune n’a jamais supprimé cette page d’expression libre. L’argument de Passi pour supprimer cette liberté d’expression est donc fallacieux !

 

Dans le journal municipal, suite à ma protestation au Tribunal administratif, Passi invoque la création d’une “photothèque” par une délibération du conseil municipal votée en septembre 2007, soit dans les six mois avant la date des élections municipales. Il est également regrettable que l’ensemble des élus du Conseil municipal se soit laissé berner par ce stratagème et ait voté pour cette délibération… Car en effet, à part Passi pour sa campagne électorale, qui a profité de cette vente de photos à vil prix ?

Et il y a pire ! Et qu’en est-il des photographies appartenant à la société d’économie mixte de la ville (SEM) Givors Développement (présidée par Passi), largement utilisées dans la propagande électorale de Passi ?

En janvier 2008, soit moins de deux mois avant les élections municipales, le directeur de la communication de la ville de Givors (dont le maire est le candidat Passi) a demandé au directeur de Givors développement (dont le président est le candidat Passi) de donner gratuitement à la mairie de Givors (dont le maire est le candidat Passi) des photos appartenant à Givors développement (dont le président est Passi). Il faut également noter que le directeur de Givors développement (société d’économie mixte de la ville de Givors dont le président est le candidat Passi) fut directeur de cabinet du maire Passi aujourd’hui également candidat aux municipales…

Résumons-nous : le maire Passi demande au conseil municipal de brader à vil prix des photos que seul le candidat Passi va acheter - sachant que la plupart de ces photos ne peuvent être utilisées que par lui car elles concernent les projets de Passi et non pas de ses adversaires politiques, ça va de soi… Mais Passi a aussi besoin de photos appartenant à la SEM Givors développement…  Donc, le maire Passi demande au président de la SEM Passi de céder gratuitement des photos à la mairie dont le maire est Passi pour que le candidat Passi puisse en bénéficier à vil prix… Résultat Passi s’est procuré des photos pour 44 euros alors qu’elles ont coûté des dizaines de milliers d’euros !

 

Amusant non ? Ou triste à pleurer ?

 

Passi a traité à plusieurs reprises ma protestation de “lamentable” dans le journal municipal… Aucune protestation, quelle qu’en soit ses motifs ne peut être “lamentable”. C’est plutôt l’utilisation de cet adjectif  par un communiste à propos d’une protestation qui est lamentable ! La vocation d’un communiste n’est-elle pas de protester justement ? Cet adjectif de “lamentable” s’applique plutôt à cette grossière manœuvre pour se procurer des biens communaux (des photographies) à vil prix…

Ma requête est justifiée par le fait que Passi a bâillonné l’opposition, a utilisé le journal municipal à son profit politique exclusif.

 

Ma requête (appelée “protestation” par le tribunal) suit son cours au tribunal administratif.

 

Givors, le 7 avril 2008.