ZAC VMC : la gabegie ?

Elle coûte 6 millions d’euros aux contribuables…

 

Le 12 décembre 2002, un arrêté préfectoral officialisait l’arrêt des activités industrielles de la verrerie VMC située en bord de Gier en plein centre ville.

Le 13 février 2003, la ville signe une convention avec EPORA, un organisme officiel d’Etat chargé de la reconversion des friches industrielles. EPORA achète les terrains et les revend moins cher à un aménageur (en l’occurrence, la ville de Givors). De même que les dépenses d’études ne sont que partiellement refacturées à la ville.

Après quelques étapes administratives, le conseil municipal de Givors crée la ZAC (Zone d’aménagement concertée) par délibération du 16 juin 2005. La ZAC est approuvée par délibération le 30 janvier 2006.

Entre temps, le 2 novembre 2005 (soit trois ans après la cessation d’activité) la commune confie la mise en œuvre de la ZAC VMC à Givors développement, société d’économie mixte détenue à 80 % par la ville de Givors et présidée par le Maire M. Passi.

Givors développement est devenue l’aménageur de la ZAC communale pour le compte de la commune.

 

A l’heure d’aujourdhui, le 14 janvier, rien n’a encore été conclu : aucune entreprise ne s’est installée sur la ZAC, alors que la fermeture de VMC date de 6 ans ;

Et pour cause, de nombreux problèmes ont été découverts au fur et à mesure…

Pourtant il n’est pas difficile de comprendre que les sols d’un site industriel de plus de deux cents ans sont complexes et très pollués. N’importe quel habitant de Givors sait également que Givors est construite sur une énorme couche de sédiments fluviaux, ce qui complique partout les constructions.

Ainsi, en 2008, ces messieurs de la mairie s’aperçoivent que le sous sol est très hétérogène (en plus d’être très pollué, on y a même trouvé une bombe de la guerre !) et que les constructions ne peuvent se faire de manière classique, mais devraient se réaliser soit avec de très profonds pieux, soit en compactant le sol. Ce n’est que lors d’une rencontre avec la DRIRE (Direction de la recherche de l’industrie et de l’environnement) le 17 juillet 2008 (!!!) soit 6 ans après la fermeture, que le choix est fait de compacter le sol. Ce qui entraîne un surcoût du prix du terrain qui l’amène au double de ce qui a été annoncé aux éventuels acquéreurs qui, sur la base du prix initial de moitié avaient déposé un permis de construire…

 

J’en passe et des meilleurs sur la gabegie de cette gestion.

Je résume :

-              sachant que le coût d’achat des terrains et les coût des études initiales a été pris en charge par l’EPORA a raison de 60 % ;

-              sachant que le prix du terrain a doublé suite aux graves erreurs de la mairie ;

-              sachant que le projet bénéficie de subventions du conseil régional à hauteur de 388 700 euros ;

-              sachant que suite aux lamentables erreurs d’études du sol, la participation de la ville de Givors passe de 300 000 euros à 897 878 euros !

Sur un total de dépenses de 10 070 329 euros (desquelles ont été déduites l’apport de l’EPORA), le Grand Lyon paie au titre d’une participation d’équilibre une somme de deux millions d’euros et la commune une somme de 897 878 euros.

Donc dans ce bilan les contribuables de Givors, de la Région et du Grand Lyon paient la somme pharamineuse de 3 286 578 euros !!!! Soit 32,63 % des dépenses d’aménagement…

Auxquels il faut ajouter les cadeaux de l’EPORA qui ne gère que de l’argent public et que j’estime à 2 700 000 euros.

En tout, cette opération calamiteuse va coûter aux contribuables la rondelette somme de 6 millions d’euros !

S’il n’y a pas de surprise lors du prochain programme de travaux de compactage. Concernant le volet pollution des sols de ce programme d’aménagement rien ou pas grand-chose n’est prévu : la pollution sera compactée elle aussi, et on la retrouvera dans le Gier… ! Et ne va-t-il pas, un jour ou l'autre, se poser des problèmes sanitaires dans des bâtiments recevant du public construits sur un sol très pollué ?
Les entreprises qui veulent ou voudraient s’installer, comme les concessionnaires automobiles par exemple, qui s’étaient engagés sur la base d’un prix du terrain au mètre carré deux fois moins cher qu’il n’est maintenant, mintiendront-ils leur participation ? Tout cela sans quasiment la moindre création d’emplois, les emplois qui viendront seront des emplois transférés.

 

Enfin, pour ce projet, Givors développement a besoin de faire un emprunt bancaire à hauteur de 5,5 millions d’euros, et la commune est sollicitée pour garantir 80 % de cet emprunt, soit une garantie de 4,4 millions d’euros. Voilà encore une importante mise à contribution de la commune.

 

On n’a jamais vu nulle part ailleurs une telle gabegie financière.

 

En même temps, Passi continue d’écraser d’impôts les contribuables de Givors.

 

Givors, le 14 janvier  2009.